Mama Mondésir

 

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COMMUNIQUÉ DE PRESSE


Premier roman en créole écrit par une non créolophone de souche ! 


L’auteure s’est appliquée à pénétrer les pensées, les sentiments de Léonce Mondésir, Guadeloupéenne, intégrée professionnellement (infirmière surveillante de nuit) et socialement en apparence, mais qui se sent continuellement contrainte de se dédoubler pour être au diapason de son environnement parisien. Consciente de l’importance des mots et du langage – outil à la fois de négation, de soumis si on, d’assimilation de l’autre, mais aussi de résistance et de libération –, Monique Raikovic a appris la langue créole pour saisir la vérité de son héroïne. Mama Mondésir est donc le PREMIER roman, écrit par une non créolophone de souche, dont l’héroïne soliloque en créole et s’efforce d’introduire celui-ci dans ses conversations en fwansé gramatikal . D’où la nécessaire et heureuse rencontre entre l’auteure de ce « roman créole » et Hector Poullet, chantre de la créolité guadeloupéenne, lequel a préfacé l’ouvrage. Un roman sorti le 26 février 2009 ! Un récit qui participe de la compréhension de certains des mouvements sociaux de ce début de l’année 2009 en Guadeloupe et en Martinique. 


Au milieu d’une vie professionnelle partagée entre l’exercice de la médecine généraliste et le journalisme médical, Monique RAIKOVIC  s’est engagée dans une carrière littéraire qu’elle nomme son «Panthéon des différences ». Elle est l’auteure de B. comme Bonhomme, L’Allée des lilas et Le Réverbère de la rue Malebranche. Mama Mondésir est son quatrième roman. 

Article paru dans Réseau CHU

07/04/2009

 

Mama Mondésir : l'oasis de nos couloirs d'hôpitaux

 

Surprenante, Monique Raikovic l'est à plus d'un titre. Avec Mama Mondésir, elle raconte en français et en créole trois jours de la vie d'une cadre soignante guadeloupéenne exerçant au CHU de Cochin en 1967, en tant que surveillante de nuit dans un service pour grands insuffisants respiratoires et vasculaires, un service de malades hommes. Seul le nom de l'hôpital est vrai, service et personnages n'étant que vraisemblables et ce à une époque donnée, d'où l'importance de ce « 1967 » régulièrement rappelé. C'était il y a longtemps du point de vue de la médecine hospitalière. Mais on est bien aujourd'hui, du point de vue des personnels soignants.

 

Mama Mondésir achève une de ses nuits de travail et où elle quitte l'hôpital pour regagner son domicile et profiter de journées et de nuits de repos bien nécessaires. Sous l'effet d'une inquiétude qu'elle ne s'explique pas et qu'elle éprouve comme un pressentiment, mais aussi sous l'emprise de la fatigue d'une nuit qui a été rude, Léonce Mondésir s'abandonne, livrant à travers dialogues et soliloques la manière dont elle perçoit son expérience de l'intégration. On suit sa résistance identitaire à travers l'exercice de sa langue d'origine en pensée, mais également sous toutes les formes de francole - contraction de français-créole - qui lui sont possibles quand elle s'adresse aux personnes de son entourage qui ne s'expriment qu'en français. Elle dit parler alors en « mondésir ». Au fil des pages, le lecteur partage le quotidien de cette infirmière emblématique, généreuse et libre à l'esprit aiguisé comme un récif. Sous la plume de Monique Raikovic, l'écriture noire sur blanc prend le chatoiement de ce « mondésir », en l'occurrence pure invention de l'auteure et qui n'est pas la moindre de ses prouesses linguistiques ! Mais Mama Mondésir couronne d'autres exploits….

 

Pour écrire cette histoire Monique Raikovic s'est-elle inspirée de ses souvenirs antillais ? Non, elle n'avait jamais vu les îles avant de risquer la première ligne du roman. Parlait-elle créole il y a 5 ans ? Non, française de souche, elle maîtrisait la langue de Molière et n'avait jamais prononcé un seul mot dans celle de Césaire. Est-elle au moins soignante ? Et trois fois Non. Dans ses vies antérieures elle a été médecin généraliste, journaliste, rédactrice en chef de Décision Santé et auteure déjà de trois romans*.

 

Mais alors comment a-t-elle fait ? Elle a convoqué grammaire et dictionnaires créoles et s'est patiemment immergée dans la culture ultramarine. En gros elle a appris cette langue en s'imprégnant de ce qui en était déjà de l'écrit. Et puis elle est montée sur les bateaux de son imagination, voguant à la découverte du parlé coloré… L'entreprise improbable a séduit Hector Poullet, défenseur bien connu du créole guadeloupéen, qui a décidé d'aider Monique Raikovic à perfectionner son créole tout en lui faisant découvrir la Guadeloupe, puis a préfacé le roman, acceptant ainsi de cautionner le travail de l'auteure.

Anvwala on bon lidé i maché byen : Mama Mondésir est salué aux Antilles et dans les milieux caribéens de Paris. C'est aussi une histoire dans l'histoire, celle de la rencontre de deux consciences convaincues de la nécessité du métissage des cultures et qui voient en ce métissage l'avenir de l'humanité.

 

Marie-Georges Fayn

Article paru dans France Antilles

 

MAMA MONDÉSIR PARLE CRÉOLE

 

Monique Raikovic, médecin et journaliste médical, vient de publier son quatrième roman aux Editions du Cygne. En créole.

 

L'histoire est belle. Il s'agit d'une histoire dans l'histoire. Monique Raikovic n'est pas née créole. Elle ne parle pas le créole depuis sa petite enfance mais elle a écrit un roman entier en créole. Comment a-t-elle fait ? Par curiosité, elle découvre une méthode, l'achète, apprend le créole en cinq ans. Et elle se met à l'écriture de son roman, qui met en action une femme de chez nous, Léonce Mondésir, dite Mama, infirmière de nuit. Exilée en France, elle préserve son créole, mais emploie un créole différent, très francisé quand elle s'adresse à son entourage plus jeune. Une vie entière défile, rythmée par le créole.

A noter qu'Hector Poullet a préfacé cet excellent roman.

 

Comment ne pas aimer ce roman qui devient, dans l'histoire de la littérature comme une sorte de première pierre posée. Pourquoi ne pas écrire autre chose que des contes, de courtes histoires. Pourquoi pas un roman TOTALEMENT écrit en créole ? Chiche !

 

Moi je voudrais recommander ce roman à tous ceux qui veulent se plonger dans ce qui fait l'essence même d'une population créole : la langue, les coutumes. L'histoire, ce passé un peu lourd.

 

« O premyé konmansman kréyòl té dwètèt brital. Davwa kò a-yo té on byen a on mèt blan, Nèg pa té ni pon biten annisòf lapawòl a-yo. Kifè, plaita, tout sé pèp nèg èsklav ka konpwann kréyòl té ka lidantité a-yo, péyi a-yo plimyé pasé latè karayib la. Alòs, tan a chanté é tan a tipawòl konmansé. On jou plilwen, kréyòl kay divini on gran lang, asiré pa pétèt. »

Article paru dans Décision Santé n°255, mai 2009


Le quatrième roman de MoniqueRaikovic, ancienne rédactrice en chef de Décision Santé, est avant toute chose une prouesse linguistique en soi que n'auraient pas renié les membres éminents de l'Oulipo. Il est, en effet, le premier et seul roman créolophone écrit par une non-créolophone. Monique Raikovic avoue n'avoir jamais, avant l'écriture de ce récit, appris le créole guadeloupéen ni même posé les pieds sur cette île française, sous les feux de l'actualité, il y a encore quelques semaines. Tout juste concède-t-elle avoir été obsédée par ce personnage qui vivait en elle, Léonce Mondésir, principale protagoniste du roman, une infirmière antillaise vivant en métropole. "C'est mon personnage qui m'a imposé sa langue", explique Monique Raikovic dans la préface.

L'histoire a pour cadre les hôpitaux parisiens de l'AP-HP. Léonce Mondésir entame une période de repos de 36 heures, après avoir travaillé une nuit entière. L'une de ses collègue l'appelle pour lui apprendre que son amour de jeunesse, un jeune interne, est hospitalisé en phase terminale pour un cancer du pancréas. Les souvenirs chez Léonce refluent alors, et c'est une vie entière qui défile, en créole et français, entre la Guadeloupe et l'AP-HP. Un voyage dans le temps qui nous en apprend beaucoup sur l'altérité, la différence et l'intolérance. Une ode dressée aux différentes manières d'être différents. Le tout en créole et en français, s'il vous plaît !

 

Mama Mondésir. Monique Raikovic. Editions du cygne. 38 euros.