Les premiers romans

B comme Bonhomme, 1999

(Ed. d'Ecarts)

Pas si simple, Lucien Bonhomme.

Une passion ne pousse pas sur du simple, elle a besoin de complications pour grandir. Et Lucien B. le voleur de plantes, est animé par la rage du végétal... celle des fleurs, ces immobiles à la merci des humains que comprend si bien le Bonhomme handicapé autonome, comme le désignent " les salauds de ceux qui disent "  MR.

 

Le Réverbère de la rue Malebranche, 2002

(Ed. d'Ecarts)

Ion Oléandru dit Coco, mime célèbre à Berlin entre les deux guerres mondiales, porte en lui un monde  qu'il n'en finit pas de revisiter dans un présent auquel il se sait inadapté, auquel il ne cherche pas à s'adapter. D'un  inconnu descendu d'un taxi  par une nuit d'hiver, rue Malebranche, et passé subitement de vie à trépas au pied d'un réverbère, il a fait un confident,  une ombre fraternelle à laquelle il donne rendez-vous rue Malebranche, bien entendu. Au pied du réverbère. Quand il s'adresse à un vivant, c'est pour l'entraîner dans ses souvenirs. Dans son amour de la poésie, aussi. "C'est elle qui me permet de comprendre sans savoir, de saisir sans comprendre", dit-il. Ainsi,  jour après jour, ce déraciné, cet étranger, chemine-t-il à travers la ville, mélancolique, mais serein, à la rencontre de la "très royale dame, de douceur profonde, fiancée du monde".  MR.   

L'Allée des lilas, 2002

(Ed. d'Ecarts)

Tout se passe dans un quartier que l'auteur connaît comme sa poche -" réduit ", poche de résistance ; l'histoire est douée pour susciter' ce genre d'abcès.

Au plus près de la réalité, c'est un immeuble parisien, avec cour, bâtiments, étages : voilà pour la boîte, celle de cazotte ou de pandore, qu'importe ?

C'est en soulevant le couvercle du crâne de sa gardienne, que l'auteur nous introduit dans les arcanes d'une adresse qui sonne comme l'assurance benoîte du pain quotidien ; mais à tant scruter le microcosme qu'elle contient, on se sent pousser des ocelles.

Des gammes, travaillées dans un  style à se faire oublier, construisent le morceau qui fait œuvre. Ce qui donne son titre au roman, c'est l'allée des lilas, l'ailleurs, la marge, accessible aux sens, avec ses saisons, ses rumeurs, les fantasmes qu'elle suscite. C'est la  parallèle du rêve, où seuls deux enfants accèderont, parce qu'ils s'aiment et connaissent d'instinct le sens et le lieu du secret. Le mur qui en sépare est en soi une aventure. Qui la tente ne songe pas au retour. C'est en le franchissant que leur couple rend aux adultes, rivés à leurs rails, une puissance d'évasion ; mais c'est un artiste qui les délivre tous : un peintre, comme l'est cet auteur dont chaque écrit est une parabole, chaque personnage, l'occasion d'exorciser en nous  le mortifère qu'il ignore.  MBH.